juin 18 2025

Quote-part de benefices perçue d une SCCV et taxe sur les salaires

Share

Le Conseil d’État juge que les quotes-parts de bénéfices perçues par une société dans des sociétés civiles doivent être traitées comme des produits financiers non soumis à la TVA, remettant en cause l’exonération de taxe sur les salaires (CE, 20 mai 2025, n° 494488).

Rappel des principes applicables :

Aux termes du 1 de l’article 231 du code général des impôts (« CGI »), la taxe sur les salaires est due par les employeurs qui ne sont pas assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée (« TVA ») ou qui ne l’ont pas été sur 90 % au moins de leur chiffre d’affaires au titre de l’année civile précédant celle du paiement des sommes imposables.

L’assiette de la taxe due par les assujettis partiels à la TVA est constituée par une partie des rémunérations versées, déterminée en appliquant à l’ensemble de ces rémunérations le rapport existant l’année précédente entre le chiffre d’affaires qui n’a pas été passible de la TVA et le chiffre d’affaires total.

Faits / Procédure :

Une société par actions simplifiée spécialisée dans la promotion immobilière via des sociétés civiles de construction-vente (« SCCV ») a fait l’objet d’une vérification de comptabilité portant sur les exercices 2014 et 2015 et d'un contrôle sur pièces sur l'exercice 2016. L’administration fiscale a considéré que cette société exerçait une activité de holding mixte et, constatant qu’elle n’avait pas été assujettie à la TVA sur au moins 90 % de son chiffre d’affaires au titre des années précédant les exercices contrôlés, l’a assujettie à la taxe sur les salaires sur cette période.

Après rejet de sa réclamation, la société a saisi le tribunal administratif de Paris, qui a rejeté sa demande de décharge en juin 2022. Par un arrêt de mars 2024, la cour administrative d’appel de Paris a annulé ce jugement et prononcé la décharge des cotisations et pénalités correspondantes. Le ministre de l’Économie a formé un pourvoi en cassation devant le Conseil d’État contre cette décision.

Décision du Conseil d’Etat :

Le Conseil d’État rappelle que les quotes-parts de bénéfices perçues par une société associée dans des sociétés civiles doivent, tout comme des dividendes, être considérées comme des produits financiers non soumis à la TVA – cette qualification étant indépendante du régime fiscal choisi par ces sociétés civiles.

Ainsi, la Cour administrative d’appel de Paris a commis une erreur de droit en assimilant ces quotes-parts de bénéfices à des recettes résultant de l'activité immobilière des sociétés civiles, soumises à la TVA.

Par conséquent, le Conseil d’État annule la décision de la Cour administrative d’appel de Paris.

Compétences et Secteurs liés

Domaines de compétences

Stay Up To Date With Our Insights

See how we use a multidisciplinary, integrated approach to meet our clients' needs.
Subscribe